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Club des grimoires #4 : Caliban et la Sorcière, Silvia Federici
11 mai 2019 à 16:00 - 17:00
GratuitBesoin d’un petit coup de pouce pour lire un livre qui traîne sur votre pile de « livres pas encore lus » qui atteint bientôt le plafond ? Ou juste envie de partager vos impressions de lecture avec d’autres bibliophiles ? Le Club des Grimoires est là pour vous !
Les Clameurs nous accueille pour un goûter lecture à partir de 16h, boissons disponibles au bar et chacun.e ramène ses petits gâteaux ! Ouvert à tous et toutes, même si vous n’avez pas fini le livre, ou pas aimé, ou que vous ne savez pas quoi dire dessus… N’hésitez pas à nous lire vos extraits favoris, ramener des conseils de lectures ou lancer des discussions sur les thèmes abordés dans ce livre !
Après Sorcières, de Mona Chollet, Rêver l’obscur de Starhawk et Moi, Tituba sorcière de Maryse Condé, on s’attaque cette fois à :
Caliban et la Sorcière de Silvia Federici
Silvia Federici revisite ce moment particulier de l’histoire qu’est la transition entre le féodalisme et le capitalisme, en y introduisant la perspective particulière de l’histoire des femmes.
Elle nous invite à réfléchir aux rapports d’exploitation et de domination, à la lumière des bouleversements introduits à l’issue du Moyen Âge. Un monde nouveau naissait, privatisant les biens autrefois collectifs, transformant les rapports de travail et les relations de genre. Ce nouveau monde, où des millions d’esclaves ont posé les fondations du capitalisme moderne, est aussi le résultat d’un asservissement systématique des femmes. Par la chasse aux sorcières et l’esclavage, la transition vers le capitalisme faisait de la modernité une affaire de discipline. Discipline des corps féminins dévolus à la reproduction, consumés sur les bûchers comme autant de signaux terrifiants, torturés pour laisser voir leur mécanique intime, anéantis socialement. Discipline des corps d’esclaves, servis à la machine sociale dans un formidable mouvement d’accaparement des ressources du Nouveau Monde pour la fortune de l’ancien.
Le capitalisme contemporain présente des similitudes avec son passé le plus violent. Ce qu’on a décrit comme barbarie et dont aurait su triompher le siècle de la raison est constitutif de ce mode de production : l’esclavage et l’anéantissement des femmes n’étaient pas des processus fortuits, mais des nécessités de l’accumulation de richesse. L’auteur nous invite à partager son son regard d’historienne et de féministe sur la situation actuelle et sur ses mécanismes.