LES ASTRO-CAPITALISTES : des fusées nazies à Space X, histoire du colonialisme spatial

LES ASTRO-CAPITALISTES : des fusées nazies à Space X, histoire du colonialisme spatial – conférence/débat avec Arnaud Saint-Martin.

Colonisation de Mars

Tourisme spatial

Exploitation minière d’astéroïdes

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Le ciel étoilé, autrefois symbole d’un imaginaire commun et d’un savoir partagé, est en passe de devenir un nouveau territoire balisé par les logiques de profit.

Le sociologue Arnaud Saint-Martin, chercheur au CNRS, viendra présenter à la Maison de l’Écologie son dernier ouvrage : Les astrocapitalistes. Toujours plus loin : conquérir, coloniser, exploiter, Payot 2025.

Après avoir retracé dans un précédent essai les récits de la conquête spatiale et dévoilé leur ancrage profond dans un projet techno-capitaliste agressif, l’auteur détache maintenant le 2e étage de sa fusée critique, pour faire revenir les super-riches sur terre.

En retraçant l’histoire de l’astronautique – des missiles V2 du Troisième Reich à la privatisation effrénée de l’espace par Elon Musk, Jeff Bezos et tous leurs avatars – il avait déjà mis au jour les racines militaro-industrielles du spatial. Il montre désormais en quoi « le vol habité » (qui nous a tant fait rêver) a tout de la mauvaise farce de l’histoire spatiale ; et la conquête de Mars du simulacre.

Et attention, bien que masqué par un épais rideau de fumée, l’astrocapitalisme est aussi un produit made in France, qui enrôle la puissance publique sans aucun débat citoyen.

Ce faisant, Arnaud de Saint-Martin expose comment, derrière les promesses d’aventure et de progrès se cache une logique d’accumulation, d’appropriation privée sur fonds publics … et de continuation de rapports de domination très terre-à-terre.

Le NewSpace, souvent vendu comme une démocratisation du secteur spatial, marque au contraire une nouvelle étape de l’enclosure des communs par l’expansion mercantile. Qui cannibalise et monétise tout sur son passage … en intensifiant, qui plus est, la mise en orbite de milliers de satellites commerciaux au mépris de toute régulation, générant une pollution massive et durable de la basse orbite terrestre, déjà saturée de débris.

Une situation qui compromet gravement les capacités d’observation scientifique, notamment pour la surveillance du climat ; et réaffirme la soumission du savoir aux logiques prédatrices du marché.

Face à cette fuite en avant où s’en donnent à cœur à joie les « rentiers de la nouvelle frontière », l’auteur nous invite à prendre de la hauteur – non pas pour rêver de Mars, mais pour penser politiquement l’espace et interroger la manière dont nos sociétés organisent la technique, la puissance et le sens du commun.

Redevenir terrestre, c’est d’abord penser une exploration spatiale libérée des avidités du capital.

Lundi 19 mai 20h-22h

Entrée et bar à prix libre