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Marion Cousin & Kaumwald
2 février 2023 à 20:00
10€Marion Cousin & Kaumwald (expe/electro/chants trad ibériques, FR)
Il y a des engagements qui n’ont de circonscription que celle du territoire. La série initiée en 2016 par Marion Cousin promet d’explorer la péninsule ibérique par ses traditions chantées et se propose d’offrir à chaque région choisie une collaboration spécifique, issue de ses envies, de ses rencontres et de ses amitiés. Combien de disques comprendra-t-elle ? Quelles formes épouseront-ils ? Qui seront ses compagnons de route ? Rien ne semble figé ici. La naissance d’une série nous confirme surtout l’immense liberté et l’évident plaisir avec lequel ces chants anciens, pas tout à fait oubliés mais déjà rares, se révèlent vivaces, fertiles et résistants aux épreuves du temps.
Pour le premier volet de cette recherche, elle invite le violoncelliste Gaspar Claus à aborder l’archipel des Baléares et à écrire avec elle Jo estava que m’abrasava (2016) – Chants de travail et romances de Minorque et de Majorque, un dialogue entre violoncelle et voix qui se révèle être, en plus de la mise au jour d’un répertoire et de la rencontre entre deux musiciens et deux instruments, une exploration du champ vocal et de la plasticité de la voix.
Puis, Marion Cousin invite le duo Kaumwald, formé par Ernest Bergez (Sourdure, Orgue Agnès, Tanz Mein Herz) et Clément Vercelletto (Sarah Terral, Orgue Agnès, Horns) à travailler avec elle des romances d’Estrémadure, dans un disque intitulé Tu rabo par’abanico – Romances de Extremadura (2020). Kaumwald compose des paysages électroniques hypnotiques et accidentés, frôlant la chute et la transe, s’égarent en lisières technoïdes et multiplient les détours vers les sonorités familières d’un folklore imaginaire. Avec Marion Cousin, ils prennent pour point de départ la ritournelle et le récit apportés par ces romances d’Estrémadure, pour infuser et faire éclater cette matière première de leurs improvisations, collages, mutations et constructions électroacoustiques. La voix de la chanteuse y devient plus que jamais un matériau soumis à tous les séismes et métamorphoses.
Distribution et instrumentation :
- Marion Cousin : voix, shruti-box, percussions
- Ernest Bergez : électronique, violon, dotâr, percussions
- Clément Vercelletto : électronique, percussions, shruti-box
« Marion Cousin revisite des romances d’antan, des histoires arides de femmes rêvant d’amour, abandonnées ou abusées. Chantées d’une voix à la douceur trompeuse, ces ritournelles racontent de sombres destins tristes à pleurer dont toute la noirceur transpire dans les griffures et l’atmosphère anxiogène des sonorités électroniques. Original et pénétrant, un insolite alliage. » – Patrick Labesse, Le Monde